DEUXIÈME PARTIE
Lallybroch
4. Gribonnet
Lallybroch, automne 1752
Une fois par mois, il descendait se raser au manoir. Il tenait à ces brèves visites qui lui donnaient l'illusion de faire encore partie du monde civilisé. Il attendait qu'un des garçons vienne lui annoncer que la voie était libre, puis il venait de nuit, avançant à pas feutrés dans l'obscurité, tel un renard.
Il se glissait sans faire de bruit par la porte de service et entrait dans les cuisines, où il était invariablement accueilli par le sourire de Ian ou le baiser de Jenny. Alors, la métamorphose pouvait commencer. La bassine d'eau chaude et le coupe-chou fraîchement affûté étaient préparés sur la table. Le plus souvent il se débarbouillait avec un morceau de suif à demi-bouilli qui lui piquait les yeux mais, parfois, il avait droit à un vrai savon, envoyé de France par le cousin Jared.
Il se sentait changé dès qu'il percevait les premières odeurs de la cuisine, si chargées de souvenirs et d'émotions après les parfums sauvages du loch, de la lande et des bois, mais ce n'était qu'après avoir accompli le rituel du rasage qu'il redevenait un être humain à part entière.
Les autres savaient qu'il ne fallait pas lui poser de questions tant qu'il n'en avait pas fini avec sa toilette. Après un mois de solitude, les mots lui venaient difficilement. Ce n'était pas qu'il n'ait rien à dire, loin de là, mais les paroles se bousculaient dans sa gorge, bataillant pour sortir pendant le peu de temps dont il disposait auprès des siens. Il avait besoin de ces quelques minutes d'ablutions pour faire un tri et décider de ce qu'il dirait en premier et à qui.
Il y avait les nouvelles générales à recueillir : combien de patrouilles anglaises quadrillaient la région, quels étaient les derniers retournements politiques, qui avait été arrêté et jugé à Londres ou à Édimbourg... Mais elles ne pressaient pas. Avant tout, il voulait entendre Ian lui parler du domaine et Jenny des enfants. S'il n'y avait aucun danger, on extirpait ces derniers de leur lit pour qu'ils viennent embrasser leur oncle.
— Ce sera bientôt un homme.
Ce mois de septembre, ce furent ses premières paroles à Jenny. Il parlait du petit Jamie, âgé de dix ans. L'enfant était assis à table, le dos droit, conscient de l'importance de son rôle provisoire d’homme de la maison.
— C'est bien ce qui m'inquiète, vu les hommes de la famille ! répliqua Jenny avec une moue ironique.
Elle posa néanmoins avec fierté la main sur l'épaule de son fils.
— Des nouvelles de Ian ? demanda Jamie. Soupçonné d'être un sympathisant jacobite, celui-ci avait été arrêté trois semaines plus tôt et emmené à Inverness, pour la quatrième fois en quelques années.
Jenny fit non de la tête tout en plaçant une assiette couverte devant son frère. Un délicieux parfum de tourte au faisan s'en échappa, chatouillant ses narines et lui faisant venir l'eau à la bouche.
— Il n'y a pas de quoi paniquer, reprit Jenny en déposant une cuillère à côté de l'assiette.
Elle parlait d'un ton calme mais les petites rides entre ses sourcils trahissaient son inquiétude.
— ... J'ai envoyé Fergus leur montrer l'acte de propriété et l'ordre de démobilisation qui prouve que Ian a été libéré de son régiment bien avant le soulèvement. Ils le renverront bientôt chez lui quand ils comprendront qu'il n'est pas laird de Lallybroch et qu'ils n'ont rien à gagner en le harcelant.
Après un coup d'œil à son fils, elle ajouta :
— Ils peuvent difficilement accuser un gamin de dix ans d'avoir trahi la Couronne.
Son ton caustique était empreint d'une petite note de satisfaction devant la confusion des tribunaux anglais. L'acte de propriété attestait que le domaine de Lallybroch avait été légué par James Alexander Fraser à son neveu, James Murray. Il avait déjà été présenté plusieurs fois devant la cour, déjouant chaque fois les tentatives de la Couronne pour s'approprier le domaine sous prétexte qu'il appartenait à un traître jacobite.
C'était toujours le cœur serré que Jamie quittait le manoir à l'aube. Le mince vernis de chaleur humaine qui l'avait enveloppé quelques heures semblait se craqueler à chaque pas qui l'éloignait de sa famille. Parfois, il parvenait à emporter un peu de l'illusion d’humanité et d'affection jusque dans sa grotte. D'autres fois, hélas, elle s'évanouissait dès qu'il atteignait la lande, balayée par le vent glacial et l'odeur acre de la fumée.
Les Anglais avaient déjà brûlé trois fermes sur la haute plaine. Ils avaient arraché Hugh Kirby et Geoff Murray à leur sommeil pour les abattre comme des chiens devant leur porte, sans un mot d'explication ni d'accusation officielle. Seul le jeune Joe Fraser avait pu s'échapper. Prévenu à temps par sa femme qui avait vu de loin les soldats, il s'était réfugié dans la grotte de Jamie pendant trois semaines, jusqu'à ce que les Anglais aient quitté la région, emmenant Ian avec eux en guise de compensation.
Lorsqu'il redescendit au manoir en octobre, Jamie eut une conversation entre hommes avec les deux garçons les plus âgés de la maison : Fergus, le petit protégé qu'il avait ramené de France après l'avoir découvert dans une maison close parisienne, et son inséparable ami, Rabbie MacNab, dont la mère travaillait à Lallybroch.
Il glissait lentement le coupe-chou sous l'angle de sa mâchoire quand il surprit du coin de l'œil le regard fasciné de Rabbie MacNab. Se retournant à moitié, il découvrit les trois garçons, Fergus, Rabbie et le petit Jamie, qui l'observaient attentivement, la bouche entrouverte.
— Quoi ? Vous n'avez jamais vu un homme se raser ? Rabbie et Fergus échangèrent un regard indécis, puis laissèrent au petit Jamie, le laird en titre, le soin de répondre.
— C'est que... mon oncle, commença-t-il en rougissant, papa n'est plus à la maison et... euh... de toute façon, on le voit jamais se raser. Et puis... tu as tellement de poils partout sur le visage chaque mois, quand tu viens nous voir...
Il n'était encore jamais venu à l'esprit de Jamie qu'il représentait pour eux un personnage des plus romanesques : vivant seul dans sa grotte, ne sortant que la nuit pour chasser, émergeant de la brume au clair de lune, sale et échevelé, avec son épaisse barbe rousse. Pour des garçons de cet âge, vivre en hors-la-loi tapi dans une caverne sombre et humide n'était qu'une aventure palpitante. Rabbie avait seize ans, et Fergus quinze. Ils ne connaissaient encore ni le poids de la culpabilité ni l'amertume de la solitude. Ils n'étaient pas encore écrasés par ce fardeau de responsabilités qu'on ne pouvait oublier que dans l'action...
Certes, ils comprenaient sans doute certaines formes de peur : la peur d'être capturé, celle de mourir. Mais pas celle d'être seul, la peur de sa propre nature, la peur de devenir fou, la peur constante et dévorante de provoquer malgré soi la perte des êtres chers... S'ils percevaient un risque, ils le chassaient aussitôt de leur esprit avec cette nonchalante présomption d'immortalité que tous les adolescents semblent considérer comme leur dû.
— Que voulez-vous ! répondit-il en essuyant le coupe-chou sur le rebord de la bassine. L'homme est condamné à souffrir et à se raser. C'est l'un des châtiments d'Adam.
— D'Adam ?
Fergus écarquilla les yeux tandis que ses deux compagnons faisaient mine de comprendre de quoi il s'agissait. En tant qu'étranger, Fergus, lui, n'était pas censé tout savoir.
Tout en rasant délicatement le petit espace entre sa lèvre supérieure et la base de son nez, Jamie expliqua le plus sérieusement du monde :
— Au tout début, Dieu avait créé le menton d'Adam aussi glabre que celui d'Eve.
Le jeune Jamie baissa machinalement les yeux vers l'entrejambe de Rabbie. Ce dernier, quoique encore imberbe, commençait à avoir un fin duvet au-dessus des lèvres qui trahissait le développement de sa pilosité en des endroits plus secrets. Aussi Jamie crut-il bon de préciser :
— L'homme et la femme avaient tous deux un corps aussi lisse qu'un nouveau-né. Mais ensuite, ils commirent le péché originel et l'archange les chassa de l'Eden en les menaçant de son épée de feu. Sitôt qu'il eut franchi les grilles du Paradis terrestre, Adam sentit son menton le gratter et des poils commencèrent à lui pousser sur les joues. Depuis ce jour, l'homme doit endurer quotidiennement la malédiction du rasage.
D'un geste expert, il racla le dernier vestige de savon sur son menton, puis s'inclina humblement devant son public captivé.
— Et les autres poils ? s'enquit Rabbie. Vous ne vous êtes pas rasé plus bas !
Le petit Jamie gloussa de rire, virant de nouveau au rouge.
— Ceux-là, on n'y touche pas, répondit Jamie en riant. Tu imagines ce qui pourrait se passer si tu avais la tremblote ! D'un autre côté, il n'y aurait pas besoin de miroir.
Les garçons pouffèrent en baissant des yeux honteux.
— Et les dames ? croassa Fergus.
Sa voix en pleine mue avait fait un couac juste sur le mot « dame », ce qui ne fit qu'accentuer l'hilarité générale.
— Les filles aussi ont des poils en bas, informa-t-il ses camarades. Mais elles ne se rasent pas, enfin pas toutes.
Le fait d'avoir grandi dans un bordel lui donnait un net avantage sur les deux autres, qui le regardèrent, impressionnés.
Les pas de Jenny approchèrent dans le couloir.
— Oui, mais les poils des dames ne sont pas une malédiction, annonça Jamie en vidant le contenu de la bassine par la fenêtre. Bien au contraire, c'est un don de Dieu destiné à consoler l'homme. Si vous avez un jour la chance de voir une femme en tenue d'Ève, messieurs, vous remarquerez que sa toison a la forme d'une flèche pointée vers le bas, afin que même le plus ignare des hommes soit en mesure de trouver son chemin jusque chez lui.
En se retournant, il aperçut Jenny qui entrait dans la cuisine en marchant en canard, portant le plateau de son dîner au-dessus de son ventre rebondi. Sa grossesse arrivait presque à terme et il eut honte d'avoir cherché à faire rire les garçons aux dépens du rôle sacré de la femme.
— Taisez-vous ! leur ordonna-t-il tandis qu'ils se tortillaient derrière lui en se tenant les côtes.
Ils se calmèrent aussitôt, le dévisageant d'un air ahuri pendant qu'il se précipitait pour soulager sa sœur de son fardeau. Elle lui avait préparé un ragoût de mouton et de bacon. Fergus déglutit en sentant le délicieux fumet qui s'échappait du plat. Jamie savait qu'ils mettaient de côté pour lui ce qu'ils avaient de meilleur. Il suffisait, pour s'en persuader, de regarder les trois visages émaciés qui fixaient le plateau avec des yeux avides de l'autre côté de la table. À chaque visite, il apportait ce qu'il pouvait, quelques lapins ou des tétras pris au collet, parfois un nid rempli d'œufs de pluvier, mais cela pouvait difficilement nourrir toute une maisonnée qui abritait, outre les enfants et les domestiques, les familles des deux métayers sommairement exécutés par les soldats anglais. Jusqu'au printemps prochain au moins, les veuves et la progéniture de Hugh Kirby et de Geoff Murray resteraient vivre à Lallybroch, n'ayant nul autre endroit où aller.
Jamie prit Jenny par le bras et l'attira à son côté sur le banc. Après un mouvement de surprise, elle se laissa faire. Il était tard et les larges cernes bleus sous ses yeux trahissaient sa fatigue.
Il découpa un gros morceau de mouton, le déposa dans son assiette et poussa celle-ci devant elle.
— Mais qu'est-ce que tu fais ! protesta-t-elle. C'est pour toi. J'ai déjà dîné.
— Pas assez ! rétorqua-t-il. Il faut que tu manges plus que ça... pour l'enfant.
Elle hésita quelques instants, puis esquissa un sourire et se mit à manger.
On était en novembre et le froid transperçait sa mince chemise et ses culottes. Il le remarquait à peine tant il était occupé à traquer sa proie. L'épais manteau de nuages était déchiré à plusieurs endroits, laissant filtrer les rayons blafards de la pleine lune.
Dieu merci, il ne pleuvait pas. Le crépitement des gouttes sur le feuillage empêchait de suivre un animal en se guidant sur le craquement de ses pas dans le sous-bois, et le parfum d’humidité qui imprégnait le terreau effaçait toutes les autres odeurs. À force de vivre dans la nature, son odorat s'était considérablement développé, au point que, chaque fois qu'il pénétrait à nouveau dans le manoir, les odeurs humaines de la maison le prenaient à la gorge et manquaient le faire tourner de l'œil.
Le cerf était encore trop loin pour qu'il puisse le déceler à son odeur musquée, mais l'animal, lui, l'avait senti. Il prit la fuite dans un froissement de feuilles mortes, puis s'immobilisa une dizaine de mètres plus loin, aux aguets, se confondant avec le tapis d'ombres des collines environnantes.
Jamie se tourna avec une lenteur infinie vers le point d'où le bruit lui était parvenu. Puis, les pieds enfoncés dans la terre, il parcourut des yeux le chemin suivi par sa proie. Son arc était déjà bandé, une flèche calée contre la corde. Il n'aurait droit qu'à un seul tir, peut-être lorsque la bête bondirait à nouveau.
Là ! Son cœur fit un bond quand il aperçut les bois, pointus et noirs, au-dessus du taillis. Il fléchit les genoux, enfonça les talons dans la terre molle, prit une profonde inspiration, puis claqua la langue. Un animal qui prend la fuite fait souvent un bruit impressionnant, sans doute dans l'espoir de gagner quelques instants précieux en déconcertant son poursuivant. Mais Jamie se tenait prêt. Il ne sourcilla même pas ni ne tenta de s'élancer à ses trousses. Il suivit simplement la trajectoire du cerf de la pointe de sa flèche puis, au moment opportun, décocha. La corde cingla l'air en sifflant.
Le cerf s'effondra quelques mètres plus loin, atteint derrière l'épaule. C'était aussi bien, car Jamie doutait d'avoir encore la force de courir après sa proie, même blessée. Elle était tombée dans une petite clairière bordée d'ajoncs, les pattes déjà raides. Le clair de lune se réfléchissait dans son œil rond, masquant son regard sombre et doux, nappant le mystère de sa mort sous un voile d'argent.
Jamie sortit sa dague de son fourreau et s'agenouilla auprès du cerf, récitant en hâte une prière que le vieux John Murray, le père de Ian, lui avait apprise lorsqu'il était adolescent. Il entendait encore la voix du vieillard, tout en sentant sa main rêche appuyer sur la sienne la première fois qu'il avait enfoncé une lame dans le cuir épais d'un animal abattu. Lorsqu'il avait eu vent de cette incantation païenne, son père avait tiqué, et le jeune Jamie en avait déduit que cette prière ne s'adressait probablement pas au même Dieu que celui dont on lui parlait chaque dimanche à la messe. Mais Brian Fraser n'avait rien dit et son fils l'avait même surpris plusieurs fois en train de marmonner ces mêmes paroles.
Depuis, Jamie avait acquis beaucoup plus d'expérience. D'une main, il plaqua le museau du cerf contre le sol et, de l'autre, lui trancha la gorge d'un geste net.
Le sang jaillit, deux grandes giclées d'abord, puis un flux continu à mesure que le corps se vidait. Sans réfléchir, emporté par la faim, la fatigue et la fraîcheur enivrante de la nuit, Jamie mit ses deux mains en coupe sous la source chaude qui jaillissait des artères sectionnées et but à grandes lampées.
Un rayon de lune éclaira ses paumes dégoulinantes de sang noir et, l'espace d'un instant, ce fut comme si l'essence même de la bête s'était déversée en lui, mêlant sa chaleur à la sienne, imprégnant sa bouche d'un goût salé et métallique.
Il ferma les yeux et inspira profondément. Le froid et l'humidité réapparurent aussitôt, s'interposant entre la dépouille encore chaude et son propre corps. Ses entrailles grondèrent en sentant la proximité d'une possible nourriture. Il essuya ses lèvres du revers de la main, se frotta les paumes contre l'herbe humide et se mit au travail. Il fallait d'abord retourner le cerf sur le dos, puis fendre d'un seul geste puissant, mais précis, la peau entre les pattes arrière. Une fois le ventre ouvert, il enfouit les mains dans les entrailles chaudes, glissant les doigts sous la poche des viscères. Une petite incision en haut, une autre en bas, puis il arracha celle-ci d'un coup sec, transformant ainsi comme par magie le cadavre d'un cerf en une réserve de viande comestible.
L'animal n'était pas très grand. Ce devait être encore un daguet, bien que ses bois fussent déjà rognés aux extrémités. Avec un peu de chance, il pourrait le porter seul et ne pas le laisser à la merci des renards et des blaireaux en attendant que quelqu'un puisse l'aider à le transporter. Il glissa un bras sous la croupe et se redressa lentement, grognant sous l'effort tandis qu'il faisait glisser sa charge sur ses épaules, cherchant à l'équilibrer.
Il aperçut son ombre projetée par la lune sur un grand rocher. On aurait dit un bossu maléfique sorti tout droit des enfers. Les bois du cerf formaient des cornes démesurées au-dessus de sa tête et il frissonna en songeant aux contes de son enfance, avec des sorcières organisant des sabbats où elles conviaient le Grand Cornu à boire le sang de chèvres ou de coqs sacrifiés.
Il descendit la colline en boitillant, mal à l'aise. Au fil des mois, il sentait son être se fragmenter un peu plus. De jour, il était une créature de l'esprit, méditant, analysant, se plongeant dans la lecture de romans et d'essais philosophiques afin d'oublier les conditions éprouvantes de sa vie de reclus dans une grotte humide. Mais dès que la nuit tombait, son intellect l'abandonnait pour le laisser livré à un monde de sensations pures. Il sortait de sa tanière pour courir dans les collines sombres et chasser, poussé par la faim, enivré par l'odeur du sang et les rayons de lune.
Il marchait les yeux fixés sur le sol pour ne pas trébucher avec sa lourde charge. Ses yeux accoutumés à l'obscurité distinguaient tous les obstacles. Sur ses épaules, le cadavre du cerf refroidissait rapidement, ses poils drus lui chatouillant la nuque. Sa propre sueur lui coulait dans le dos, glacée par la brise nocturne comme s'il partageait le destin tragique de sa victime.
Ce ne fut qu'en apercevant au loin les lumières de Lallybroch qu'il se sentit enfin redevenir humain. Son âme et son corps fusionnèrent à nouveau pour lui permettre de saluer dignement les siens.